Danse
La lumière se fait : au sol, deux êtres, l’un de chair, l’autre en plastique. Ils se ressemblent. L’un est doué de mouvements par sa nature vivante, l’autre semble s’être figé, comme si à tout instant il pouvait reprendre vie. L’humain, le danseur et chorégraphe Georges Labbat, entre lentement en relation avec ce corps créé à partir d’un moule et fait de résine Époxy. Il danse avec cet être mystérieux. Un trouble naît progressivement de cette étrange relation. Tantôt bienveillance maternelle, tantôt désir retenu, une oscillation se fait entre dominant et dominé, actif et passif. L’être statuaire semble manipulable par sa légèreté, comme il impose une résistance, une distance. Jouant du rapport entre sujet et objet dans une chorégraphie pudique à la lisière de la violence, Self/Unnamed relève avant tout le défi d’emmener vers un monde poétique, à la fois émouvant et incertain.
Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2016, Georges Labbat intègre la même année P.A.R.T.S, l’école dirigée par la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker. Il rencontre également les œuvres chorégraphiques de Christine de Smedt, Boris Charmatz et Bojana Cvejic. Au cours de ses études, il crée deux pièces, One could et 80fthem, présentée à l’Ostend Dance Festival en 2017. Interprète de Somnia d’Anne Teresa et Jolente de Keersmaeker en 2019, il tourne également avec la pièce de Gisèle Vienne Crowd depuis 2018. Sa collaboration avec l’artiste plasticienne Anne Imhof pour sa performance Natures mortes, présentée au Palais de Tokyo en 2021, a continué d’enrichir une curiosité d’interprète chorégraphique, que confirme Self/Unnamed, mise en chantier à P.A.R.T.S. Georges Labbat fait partie de la plateforme BleuPrintemps, en compagnonnage avec le CCN d’Orléans.